Emprise psychologique : du voile à la lumière…

par | Nov 24, 2019 | Développement personnel | 0 commentaires

On parle d’emprise psychologique à partir du moment où une personne utilise la manipulation pour faire subir, faire « faire » ou obtenir ce qu’il veut d’une autre personne, de manière consciente OU, comme cela est dans la majorité des cas, de manière inconsciente.

L’emprise psychologique va s’exercer sur la résistance d’une personne à subir une situation qu’elle ne désire pas, voire même une situation dont elle ignore l’issue vers un autre univers possible. C’est le jeu de la victime et du bourreau qui se met en place, de manière sinueuse ou, au contraire, par la force…

Comment ces rôles sont désignés ?

A l’origine, une blessure, une faiblesse ou fragilité (incapacité à se défendre, pour un enfant par exemple…) et en face une autre personne qui porte cette même blessure ou fragilité en elle. Elle l’a porte tellement en profondeur, cette blessure, que la résonance est trop grande en face… Alors par peur et par protection, le bourreau va mettre en place un système de défense par la force physique ou psychologique (du moins sur le premier plan…).

Une véritable parade mettant l’autre en face dans le rôle d’acteur de celui de la victime.

Soumission, manipulation, perversion (« un coup je te mets en confiance avec moi, un coup je te casse… »), humiliation, agressivité… mais aussi, isolement, non-dits, sous-entendus, culpabilisation, obligation verbale ou non-verbale de rentrer dans « un rôle de sauveur »… Tant de situations par lesquelles le piège se referme : des règles du jeu (non équitables) sont en train de se mettre en place…

Et l’histoire ne s’arrête pas là…

Ce qui est vrai entre une personne et une autre, l’est aussi pour un groupe en entier. L’emprise psychologique peut s’exercer sur tout un groupe, par une loi vieille comme le monde : la loi du plus fort. C’est notre inconscient, la partie reptilienne, qui répond à ses instincts animales en nous.

Pour le bourreau cela est encore plus facile, telle la savonnette (quand on veut la tenir, on la serre plus fort et elle finit par glisser entre nos doigts ! ), plus une personne (la victime résiliente) va résister, plus c’est sur elle que le bourreau va exercer son emprise afin d’asseoir son besoin égo-centré de pouvoir sur le groupe. C’est le principe du bouc émissaire ! (Je reviendrai sur cette notion dans un prochain article).

Quoiqu’il en soit, ce processus renforce le déséquilibre du groupe, au point où les autres vont se ranger du côté du bourreau car « il vaut mieux ne pas avoir à dos cette personne… »

Parfois, certaines figures d’autorités vont même basculer en fonction de cette répartition de pouvoir : managers, enseignants, ensembles familiaux ou sociaux. En quelques temps, une pondération s’opère : « le groupe adhère à cette personne, donc je rentre dans le jeu, même si cela ne me parait pas « vrai », cela sera plus facile pour la gestion du groupe ». Autre possibilité, l’emprise psychologique a « intoxiqué » un niveau supérieur de hiérarchie (renforçant le comportement égotique du bourreau au passage…). Cela peut durer des années « .. au départ on pensait que cela ne durerait pas longtemps, et puis la situation s’est installée ainsi… c’était devenu trop compliqué de revenir en arrière… »

En face, de l’autre côté de la route, il y a cette personne « en dehors du jeu », celle qui est témoin. Cette impression d’assister à une scène irréelle où tout le monde rentre dans le jeu…

Cela peut même pousser à douter de soi, de son propre jugement et de sa propre estime (d’ailleurs le bourreau est très fort pour ça ! )…

Constat posé, et maintenant ?

Selon beaucoup d’études et d’écrits, la seule issue possible : la fuite. Double peine pour la victime alors, c’est elle qui subit et c’est elle qui doit fuir une situation dans laquelle elle a mis beaucoup d’attentes de protection ou de réalisation… Quand à ceux qui ne peuvent fuir au nom de leur propre sécurité, que fait-on ?

Une intuition me chatouille…

Si demain, on apprenait à nous-même et à nos enfants à refuser d’enfiler le costume de la victime. Opération mathématique  » jeu = 1 victime + 1 bourreau « , si j’enlève « victime » alors, il n’y a plus de jeu…

Devenir tout simplement le rocher au milieu de la houle et laisser la mer se calmer… Que le bourreau finisse pas s’épuiser, à perdre une telle énergie, vous êtes bien plus solides que ce vous croyez… Prenons conscience alors que toutes les forces sont en nous. Elles ont même toujours état là, notre chemin consiste alors à aller les récupérer pour nous révéler, vraiment…

Ce rocher c’est l’ancrage. Et l’ancrage, on n’est pas tous égaux au départ, mais nous avons l’opportunité, voire la responsabilité pour nous-même d’aller le récupérer.

L’ancrage c’est de rire plutôt que fuir. C’est laisser l’autre s’épuiser avec sa propre force. C’est renforcer sa puissance et sa place. L’ancrage aussi… ça se travaille, ça se muscle, ça s’apprend ! Seul ou en équipe !

Que ça soit en entreprise, en milieu scolaire, en relation de couple ou situation familiale, nous avons tous la responsabilité de faire le choix d’oser dire « NON », et de prendre conscience de l’impact qu’auront nos comportements : sont-ils justes ? sont-ils vrais ?

Rédaction : Marion Bonnavent

Crédit Photo : Julie Cherki

0 commentaires
Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Commentaires récents

    Catégories